Calixte "Mimi" Coyere

Calixte COYERE, est prénommé depuis sa plus jeune enfance "Mimi" par sa soeur ainée, il a vu le jour le 14 Octobre 1939 à Port Blanc, section de la commune du Gosier.
Depuis son jeune âge, Mimi est attiré par le sport cycliste, nous sommes dans les années 1951 à 1954, et ses idoles étaient tous des Gosieriens: Denis Bordelais - Saturnin Nicolo et Frantz Sébastien. L'idée d'être un jour coureur cycliste lui est venue en 1953 à 14 ans. Il enfourche le vélo d'un ami, et après quelques mètres, faillit finir dans une mare.
Le gamin est turbulent et maman le couvre comme elle peut, et dit Amen à tout.
Dès ses premiers coups de pédales, Mimi s'adonne aux courses réservées aux non-licenciés. Il en gagne quelques unes dont deux très belles, et à chaque fois cela se passe sur le circuit de Périnette sur 10 tours. Il garde en mémoire la plus belle...C'était le 14 juillet 1955, course organisée par la Municipalité du Gosier. Ensuite, il adhère à la deuxième catégorie en 1958, et commence à collectionner des places d'honneur, mais parvient tout de même à remporter deux très belles victoires.
Les 15 tours de Périnette, et le championnat Guadeloupéen de la deuxième catégorie à Vieux-Bourg Morne à l'Eau où il bat au sprint G. Conquête et J. Baclet. Conseillé par Denis Bordelais, il s'aligne le dimanche après à sa première course de première catégorie qui n'était autre que l'édition 1958 de la Coupe Gaston Monnerville remportée par Pierre Antoine. Mimi termine à plus de 6 minutes du vainqueur, mais il est heureux. La commune du Gosier vient de se découvrir un nouveau champion cycliste.
Mimi commence à avoir des supporters dans sa commune natale, et sur le bord des routes Guadeloupéennes. Maman est de plus en plus aux petits soins pour son fils, Papa lui il suit les exploits de son rejeton sans trop s'en mêler, mais en est fier tout de même.
Notre champion à participé à 4 tours de la Guadeloupe: 1960 - 1961 - 1962 et 1969. Malheureusement, il ne termine pas celui de1962 à cause d'une induration. On le retrouve à la 4eme place de la 1ere étape en 1961, et à la 6eme de la 1ere étape en 1962.
En 1963, Mimi fait partie des sélectionnés Guadeloupéens pour un stage d'un mois à l'I.N.S. Il était accompagné de:
Honoré Alexis - Pierre Bordelais - Turenne Landry - Robert Bolus - Herman Thésin - Hugues Pierrot et Emmanuel Gueppois. Notre homme veut bâtir son avenir, il met un frein à sa carrière cycliste et épouse Julienne en 1964. De cette union vont naître trois enfants. Actuellement, Julienne et Mimi sont fiers d'être 5 fois grands parents. Il faut faire bouillir la marmite alors Mimi se fait embaucher à Air France où il restera salarié jusqu'à sa retraite bien méritée en 1994. Mais pendant son arrêt de compétition, un jour un ami le force à le suivre pour une sortie dans la vallée de Chevreuse. De retour à la maison avec 110 kms dans les jambes, il a les muscles tétanisés et les courbatures sont présentes. Après une pause de 5 ans cela faisait beaucoup, mais notre homme persévère et reprend petit à petit ses sorties. Nous sommes début 1968 et c'est grâce à un vélo prêté par Sonore Ursule (vainqueur du Tour de Guadeloupe 1957) que Mimi retrouve de vraies sensations. Bien sûr l'idée de compétition revient très vite; donc il prend une licence à la F.S.G.T, et commence à
courir tous les week-end avec souvent des places d'honneur et des victoires.
L'année 1969 est d'une grande importance pour notre champion, il veut à tout prix participé au tour de la Guadeloupe. Donc il créé une équipe en banlieue Parisienne: Et le PARIS-ANTILLES voit le jour, quatre amis l'accompagnent dans l'aventure, et ils ont pour noms: Daniel Bruneau - Régis Bodinier - Marcellus Proto et Amédée Detreaux. Nos cinq gaillards
arrivent au pays avec beaucoup d'ambition, mais pour être dans les règles du cyclisme, Mimi se dépêche de prendre une licence F.F.C dans son club de coeur: l'Espoir Du Sud du Gosier.
Tout se passe pour le mieux pour le Paris-Antilles, et une victoire d'étape revient à Daniel Bruneau, au classement final Mimi termine à la 22eme place. Pas mal pour un revenant, il est ravi et s'en rend compte qu'il vient d'avoir son deuxième vaccin avec un rayon de bicyclette.
Après un bref aller - retour à Paris, Mimi revient au pays tout seul car il veut participer à deux épreuves qui ont lieu au mois d'Octobre 1969. Le G.P de l'U.V.N à Anse Bertrand: Il est dans l'échappée finale et termine 4eme. Arrive le championnat route de la 1ere catégorie. Le parcours était le suivant: Pointe à Pitre - Morne à l'Eau - Le Moule - Morne à l'Eau - Pointe à Pitre - Petit Bourg - Trois Rivières - Basse Terre et retour à Pointe à Pitre
Etant un grimpeur moyen, Mimi se fait distancé dans la montée de Salée, et dès la plongée sur Basse Terre il se retrouve avec une vingtaine de coureurs à chasser pour revenir sur la tête. Notre bonhomme commande les relais, et petit à petit l'écart s'amenuise et le miracle eu lieu sur le pont de la Gabarre. Avec une dizaine d'adversaires Mimi recolle la tête de course à moins de 2 kms de l'arrivée. Les regards sont un peu tristes car le "Coyere" on connait sa valeur au sprint. Alain Pauline lance l'emballage final et se fait déborder: 1er Mimi Coyere, 2eme Alain Pauline, 3eme Saturnin Molia. Mais cette victoire n'est pas acceptée, et on reproche au vainqueur d'être titulaire d'une double licence. Pourtant aucun reproche, ni au Tour local, ni au G.P de l'U.V.N ne lui a été fait, et pourtant c'était cette même licence F.F.C signée à l'E.D.S qu'il possedait, et qu'il avait présenter au départ du Tour avec le Paris - Antilles.
En 1993, notre champion est dans sa 54eme année et décide de raccrocher définitivement. Mimi Coyere a une très bonne mémoire et se souvient de quelques anecdotes de courses sur lesquelles il reste intarissable. Il était un sprinter né, mais se méfiait d'Honoré Alexis, d'Auguste Delard et d'Emmanuel Gueppois qui étaient, comme il dit, des durs à cuire dans l'emballage final.
Mimi ne parle que du bien de tous ses co-équipiers de l'E.D.S ainsi que de ses adversaires, mais son meilleur ami dans le peloton reste Honoré Alexis. Il respectait tous les autres coureurs cyclistes, et jamais il s'était dit que tel ou tel sprint allait être facile.
Son plus mauvais souvenir de coureur cycliste reste ce championnat route de 1ere catégorie en 1969.
Ses meilleurs souvenirs sont les 20 tours de Périnette en 1959, il n'avait que 20 ans. Et toujours la même course en 1962. Il s'échappe dès le départ dans Pointe à Pitre, puis se fait rejoindre par son co-équipier Gilles Frangien. Ils font toute la course seuls en tête, et comme le dit Mimi pendant les 12 premiers tours, il fut tracté par Frangien. Pour l'arrivée, après un accord des deux Gosieriens: 1er Mimi, 2eme Gilles, c'était la fête au Gosier avec les supporters, le Maire Mr Luce. Papa était aux anges et Maman encore plus aux petits soins envers son fils de champion.
Maintenant Julienne et Mimi profitent paisiblement de leurs retraites à Vigneux sur Seine. L'ancien sprinter qui n'avait pas peur de frotter lors des arrivées passe son temps avec sa famille et son accordéon. Son âme est restée entierement cycliste, mais regrette que son île natale ne possède, à ce jour, que trois coureurs chez les Professionnels.

P.S: Si vous vous rendez au Gosier, ne demandez jamais pour Calixte, mais dites "Mimi" Coyere.

Réalisé ce Samedi 28 Janvier 2012
Raphaël THÔLE