Robert Millar

Robert Millar est un ancien coureur cycliste écossais né le 13 septembre 1958 à Glasgow.
Millar est originaire de Gorbals, un quartier ouvrier de Glasgow. De milieu modeste il utilise d'abord le vélo comme moyen de locomotion, puis découvre le cyclisme de compétition à l'âge de 16 ans, montrant tout de suite des aptitudes exceptionnelles pour ce sport dès lors que la route s'élève. En 1978 il est sacré champion de Grande-Bretagne amateur. Il décide de tenter sa chance sur le continent et atterrit en France à l'AC Boulogne-Billancourt, un des plus grands clubs amateurs de l'époque qui accueille chaque année plusieurs coureurs anglophones. Une très bonne saison 1979 avec l'ACBB ponctuée d'une victoire à la Route de France lui vaut un contrat professionnel avec la prestigieuse équipe Peugeot.
Les débuts professionnels de Robert Millar sont difficiles. Timide, végétarien, individualiste, l'Ecossais et sa boucle d'oreille ont du mal à se fondre dans le moule d'une équipe française très traditionnelle. Il se distingue néanmoins par une belle prestation aux championnats du monde 1980 de Sallanches, accompagnant le futur vainqueur Bernard Hinault jusqu'au dernier tour de circuit pour terminer finalement 11e. Millar s'installe à Troyes et se lie d'amitié avec son coéquipier Pascal Simon. Il se perfectionne en français et rêve de faire ses débuts dans le Tour de France. Cependant le temps passe et Maurice De Muer, mythique directeur sportif de Peugeot continue à juger Millar trop fragile et foncièrement limité en dehors de la montagne. De Muer lui offre peu de jours de courses et les quelques accessits glanés par l'Ecossais lors de courses à étapes d'une semaine ne l'impressionnent guère. A la veille du départ du Tour 1982, Millar est écarté de l'équipe Peugeot au dernier moment au profit du vétéran Chalmel. Furieux, l'Ecossais met les choses au point lors du Tour de l'Avenir 1982 qu'il termine à la 2e place derrière un intouchable Greg LeMond. L'année suivante il accroche le podium sur le Dauphiné et peut enfin participer au Tour de France. Il remporte l'étape pyrénéenne, alors que l'équipe Peugeot déplore la malchance de Pascal Simon qui, victime d'une chute, ne peut défendre son maillot jaune dans les Alpes.
En 1984, un tandem constitué de Roland Berland et Roger Legeay remplace Maurice De Muer à la tête du groupe sportif Peugeot. Millar se voit confier de nouvelles responsabilités au sein de l'équipe et se révèle à la hauteur du challenge, obtenant la 4e place au Tour de France ainsi que le maillot à pois de meilleur grimpeur. Le discret petit grimpeur écossais est devenu le leader de fait de Peugeot, ce qui n'est pas sans provoquer quelques grincements de dents au sein de l'équipe. En 1985, l'Ecossais termine 2e du Tour d'Espagne derrière Pedro Delgado. Il s'agit d'une défaite amère pour Millar, victime d'une coalition peu glorieuse de tous les groupes sportifs ibériques alors qu'il porte le maillot de leader à deux jours de l'arrivée. Millar retient surtout de cette mésaventure la faiblesse de Peugeot et la naiveté de son patron Roland Berland. Il ne cache plus son intention de changer d'air afin de trouver une équipe lui permettant de donner une nouvelle dimension à sa carrière. L'ambiance n'est donc pas au beau fixe chez Peugeot pendant le Tour de France 1985 que Millar termine à une décevante 11e place. L'Ecossais maintient son rang en remportant sa première course à étapes chez les pros, le Tour de Catalogne enlevé au nez et à la barbe de Sean Kelly. C'est à cette époque que Millar épouse Sylvie, la belle-soeur de Jérôme Simon (le frère de Pascal) qui lui donnera un fils, Edward.
Comme il l'avait dit, Millar quitte la maison Peugeot pour la puissante formation néerlandaise Panasonic dirigée par le très martial Peter Post, ce transfert constituant une excellente opération pour le Britannique sur le plan financier. Millar échoue cependant encore à la Vuelta, battu cette fois par Alvaro Pino. Dans le Tour de France 1986, très montagneux, on le présente comme un des principaux rivaux de Hinault et LeMond. Millar fait illusion jusqu'aux Alpes puis explose littéralement, au grand dam de Post. En 1987 l'Ecossais s'aligne au Tour d'Italie au sein d'une très forte formation Panasonic, qui placera quatre hommes dans les dix premiers du classement général. Tiraillé entre les ambitions de son jeune équipier Eric Breukink et son amitié avec Stephen Roche, Millar effectue une course par trop attentiste et doit se contenter d'une nouvelle 2e place au classement final, avec le grand prix de la montagne et une étape comme lots de consolation.
En 1988, fatigué par le rôle de leader et la pression qu'il implique, Millar décide de se mettre au service de son ami Roche au sein de l'équipe Fagor. Malheureusement l'Irlandais est blessé durant la majeure partie de la saison et les rapports avec le sponsor deviennent de plus en plus tendus au fil des mois. Millar, passablement éprouvé, brouillé avec Roche, décide alors de rentrer au "bercail" en l'occurence Peugeot, devenue depuis deux ans Z-Peugeot. Il y retrouve Roger Legeay et le plaisir de courir. Il remporte, entre autres, le Dauphiné ainsi que le Tour de Grande-Bretagne et n'hésite pas à payer de sa personne pour assister Ronan Pensec et Greg Lemond lors du Tour 1990. A 33 ans, Millar quitte cependant Z pour le groupe hollandais TVM et une belle poignée de florins. Sur le déclin, il ne brille plus guère, et sa carrière demeurera entachée par un contrôle positif à la testostérone, lors du Tour d'Espagne 1992. Le dernier employeur de Millar est Le Groupement en 1995, nouvelle formation dont le leader est Luc Leblanc. C'est avec le fiasco amenant la fin prématurée de cette équipe en juin que s'achève la carrière professionnelle de Robert... trois jours après qu'il vienne de remporter à 37 ans, et pour la première fois de sa carrière, le titre de champion de Grande-Bretagne chez les professionnels.
Retraité des pelotons, Millar reste dans le milieu du vélo d'abord comme consultant pour la fédération britannique de cyclisme (BCF). En 1997 il s'occupe de l'équipe amateur de Grande-Bretagne, officiant par exemple au Tour de l'Avenir en qualité de directeur sportif. Lassé des querelles incessantes au sein de la BCF, il jette cependant l'éponge en 1998. Entre 1996 et 2002 Millar collabore également à de nombreux magazines anglais et américains, évoquant la compétition ou le matériel avec une plume incisive. Depuis, miné semble-t-il par des problèmes fiscaux et familiaux des deux côtés de la Manche, Robert Millar a progressivement disparu du paysage cycliste puis du paysage tout court, au point qu'on ne saurait dire aujourd'hui dans quel pays il réside, alors que les rumeurs les plus folles courent à son sujet en Angleterre. Une biographie de ce cycliste à part doit d'ailleurs sortir outre-Manche au printemps 2007 et son titre est éloquent: In Search of Robert Millar soit à la recherche de Robert Millar.
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