Un grand sprinteur au temps des nazis - Albert Richter

Né à Cologne en 1912, ville où " on se la coule douce, où le vin est trop bon, la bière trop tentante, le repas trop abondant, les filles trop accueillantes, la sociabilité trop grande... ", Albert Richter est destiné à la musique. Conformément au vœu de leur père, les frères Richter s'y consacrent tôt. Charles est au saxophone, Josef à la clarinette, tandis qu'Albert apprend le violon. Sa formation est solide. La musique, c'est bien... Mais Albert est de Cologne, et Cologne fut au début du siècle un bastion du sport allemand. Et le blondinet a la robustesse d'un futur champion. Mais il y a le violon que papa... Eh bien ! Contre le désir de son père, après être entré assez naturellement en contact avec le milieu cycliste, Albert Richter commence à s'entraîner secrètement. Et il fait bien. A 16 ans il court ses premières courses, sur piste et sur route.
Richter ne put pas pousser le mensonge plus loin lorsqu'il rentra un jour à la maison avec la clavicule brisée. Mais en dépit de la rage paternelle, Albert se dépensa pour sa passion, et à 19 ans, il était déjà une valeur sûre du cyclisme amateur rhénan. La presse locale plaçait bien des espoirs sur le nom de ce jeune champion.
La carrière d'Albert Richter fut brillante mais peu longue, à cause de la Guerre. Son talent sur piste était immense et les années 30 eurent à s'accoutumer à ce nom, qui certes n'était pas le plus célèbre de la profession, mais qui avait su s'attirer une certaine gloire. C'est en 1932 que Richter remporta le Grand Prix de Paris. Ne pouvant participer aux JO, car le voyage aux Etats-Unis n'était pas finançable par la fédération, les coureurs purent se préparer pour les Championnats du monde de septembre. Et le 3 septembre 1932, malgré quelques déboires dans sa préparation, Albert Richter devint Champion du monde de vitesse amateur, comme Mathias Engel en 1927. Les célébrations furent à la hauteur de l'exploit et Richter fut accueilli en triomphateur à Cologne par la foule en liesse.
Mais sa condition d'amateur lui valait une vie difficile et c'est pourquoi il devint professionnel pour échapper au chômage et pour soutenir sa famille. Bientôt il put se mesurer aux meilleurs de la profession, et il découvrit Paris, le centre du cyclisme sur piste, Paris où il s'arrêtera par la suite volontiers, Paris qu'il aimait et qu'il se refusera à combattre. Son ami et conseiller juif, Ernst Berliner, lui recommandera d'ailleurs de rester le plus possible en-dehors de l'Allemagne. Cette Allemagne passée aux mains de Hitler et de sa " bande de criminels ", comme Richter appelait lui-même les nazis.
Aussi passa-t-il principalement son temps à l'étranger. D'ailleurs, en Allemagne, où il n'y avait plus que quelques manifestations cyclistes, les organisations de Six-Jours ayant été interdites, Richter se trouvait sans concurrent. L'Allemagne n'était pas un pays pour un pistard ambitieux, et l'avenir de Richter était visiblement ailleurs. Aussi, il incorpora la Sprinter-Wandergruppe internationale, une équipe itinérante qui voyageait de pays en pays.
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